Le BNP Paribas Primrose, un mini Roland Garros bordelais

Classé dans : Uncategorized | 0
Des balles et une terre battue identiques, des conditions climatiques similaires… Depuis dix ans, le club de Primrose, à Bordeaux, met tous les atouts de son côté pour faire de son Challenger LE rendez-vous incontournable avant les Internationaux de France.

Richard Gasquet, Martin Klizan, Gaël Monfils ou encore Thanasi Kokkinakis Tous ont une ligne en commun sur leur palmarès : le BNP Paribas Primrose de Bordeaux. Alliant les jeunes talents en devenir et les joueurs confirmés de retour de blessure, l’épreuve girondine propose un tableau chaque année alléchant. Tableau dans lequel les joueurs ont un objectif clair : préparer au mieux Roland-Garros.

Futurs champions, joueurs très bien classés par le passé… Le tableau de chasse des organisateurs est clair. Si ce tournoi de catégorie Challenger ne peut accueillir de joueurs classés au-delà de la 50e place ATP, les organisateurs s’en accommodent très bien. Selon Jean-Baptiste Perlant, « on reçoit malgré tout des joueurs de renom, connus du grand public. Sur les cinquante premiers mondiaux actuels, ils sont une vingtaine à avoir joué à Primrose ». Pour l’édition 2017, le Français Jérémy Chardy, récent vainqueur de la Grande-Bretagne avec la France en Coupe Davis, et le Russe Mikhail Youzhny, ancien numéro 8 mondial, ont déjà confirmé leur présence.


Programmé une semaine avant les qualifications pour le Grand Chelem parisien, le tournoi de Bordeaux propose donc un dernier galop d’essai sur terre battue aux joueurs classés au-delà de la 50e place mondiale. Selon Jean-Baptiste Perlant, directeur sportif de l’épreuve, « le tournoi a la chance d’être très aimé ». Et ce succès s’explique de plusieurs façons. Tout d’abord, le cadre : « La ville est très appréciée des joueurs, ils évoluent dans de très bonnes conditions ». Mais aussi l’encadrement : « On a un staff médical au top, avec notamment l’ostéopathe de l’équipe de France en Coupe Davis. Les joueurs savent qu’ils seront bien préparés pour Roland-Garros, leur objectif majeur ».

 

Fantômes, ninjas et majordomes

Cette qualité volontairement proche du tournoi du Grand Chelem français se ressent dans toutes les composantes de la compétition bordelaise. Les joueurs bénéficient des mêmes balles mais aussi des mêmes courts. « Nous avons à Bordeaux la même terre, le même calcaire, la même brique et les mêmes peintures de ligne qu’à Roland-Garros » explique Bruno Pereira, salarié à la Villa Primrose chargé de l’entretien des courts. Présent depuis dix ans en France, il a notamment été formé par Bruno Slastan, responsable de l’entretien des courts… à Roland-Garros. « La formation a été très rapide mais utile » selon Bruno Pereira, avant de poursuivre : « On apprend tous les jours, au contact des terrains. Ils sont tous différents. » Cette terre battue est aussi identique à celle utilisée au stade Pierre-Mauroy de Lille Métropole pour la finale de Coupe Davis 2014. L’équipe de France avait d’ailleurs réalisé un stage sur les courts bordelais : « Les joueurs étaient contents quand ils sont venus » se réjouit Bruno Pereira. Sa présence est indispensable mais pourtant invisible : « Pendant le tournoi, on travaille tous les jours à 6 heures, avant que tout le monde arrive ». Alors quand le public l’applaudit, lui et son équipe, « ça fait plaisir ».

Bruno Pereira accorde une attention toute particulière à ses courts
Bruno Pereira accorde une attention toute particulière à ses courts (Photo Kévin BESSIERE)

 

Ils font eux aussi partie intégrante du court sans qu’on y prête attention. Yannick Vincent, formateur pour le tournoi les présente comme des « fantômes, car il ne faut pas les voir, ninjas, pour leur mobilité et majordomes, au service des joueurs ». Répartis autour du terrain, ils sont chaque année une trentaine de ramasseurs de balle au BNP Paribas Primrose. Avant la semaine de compétition, ils enchaînent quatre week-ends de formation. « Il faut qu’ils aient la capacité de comprendre ce qu’il se passe sur le court » explique Yannick Vincent, formé par Nicolas Chassagne, ancien ramasseur de balles et formateur à Roland-Garros. L’apprentissage passe donc par la connaissance générale du tennis mais aussi par un travail physique important : « Il faut qu’ils soient prêts physiquement. On travaille l’endurance mais aussi la rapidité. Les joueurs ne doivent pas les voir mais ils doivent être présents quand on a besoin d’eux ». Pour le formateur bordelais, « On essaie de les former, façon Roland-Garros avec les mêmes postures et les mêmes gestes ». Et c’est réussi ! Outre la reconnaissance par les joueurs du bon travail effectué, certains sont déjà passés à l’échelon supérieur après le Challenger girondin. Yannick Vincent estime que « depuis cinq ans, deux à trois ramasseurs vont à Roland-Garros l’année suivant leur passage au Challenger ». Malgré une sélection très rude, certains ont même pu exercer sur le court Philippe Chatrier, pour le plus grand plaisir de leur formateur.

Après dix ans d’existence, le BNP Paribas Primrose de Bordeaux s’impose comme une valeur sûre de la phase de préparation à Roland-Garros. Et peut déjà se targuer d’avoir vu passer quelques grands noms du tennis mondial…

La BNP Paribas, un partenaire titre de poids

Si le club supporte le coût de l’organisation, il peut s’appuyer sur un partenaire titre important : la BNP Paribas. Pour Alain Terno, responsable des partenariats sportifs de la banque, sa présence est logique : « Nous sommes le partenaire numéro 1 du tennis dans le monde ». Il se remémore le début de ce partenariat : « Quand le tournoi s’est présenté, les organisateurs se sont tournés vers le sponsor principal dans ce sport. Bordeaux était une zone où la banque n’avait pas d’événement donc nous avons sauté sur l’occasion ». Cette présence est valorisée par un tournoi de qualité selon le représentant de la banque : « Primrose est une pépinière de futurs champions ».

Quelle évolution pour ce tournoi ?

Les organisateurs réfléchissent à l’avenir. S’il paraît impensable d’aller jouer le tournoi dans la nouvelle Arena de la métropole bordelaise Ce qui fait la qualité de notre compétition, c’est aussi son site » pour son directeur sportif), gravir un échelon pourrait permettre à l’épreuve de grandir encore un peu plus. Jean-Baptiste Perlant préfère temporiser : « On est bien dans ce créneau de Challenger. Tout le monde est content. Passer en ATP 250 n’est pas la priorité pour le moment. Mais pourquoi pas dans quelques années… ». Un tel changement nécessiterait un budget deux à trois fois supérieur à l’actuel (environ 700 000 euros). Et surtout, « il faut acheter la date et je suis pas sûr que l’ATP soit vendeur » rappelle Alain Terno responsable des partenariats sportifs de la banque de la BNP Paribas.

 

Kévin BESSIERE

(Photo de une : Challenger BNP Paribas Primrose Bordeaux)

Laisser un commentaire