Hugo Gaston, graine de star

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Quel est le point commun entre Roger Federer, John McEnroe, Guy Forget, Ivan Lendl et Hugo Gaston ? Ils ont, tous, remporté l’Orange Bowl, le prestigieux tournoi de tennis junior organisé chaque année sur la terre battue de Miami. Bruits de Couloirs est parti à la rencontre de la future pépite du tennis français.

Si Toulouse est connu pour sa place du Capitole, son canal du midi et le fleuve de la Garonne, la ville rose pourrait bien abriter le futur champion de tennis français. En février dernier, Hugo Gaston a eu le privilège de disputer son premier match sur le circuit principal ATP à seulement 17 ans. C’était à Marseille et tant pis si la défaite était au rendez-vous. Tout n’est pas parfait, la première fois. Très vite, les reportages sur Hugo pullulent. France 3, La dépêche, 20 minutes, chaque média s’accorde à souligner la maturité et l’humilité de l’espoir français. « Je ne me mets pas trop de pression. C’est vraiment des choses à vivre donc j’essaie d’en profiter sans me prendre la tête » analyse-t-il du haut de son mètre 91.

Un surdoué de la balle jaune

Le Toulousain est quasiment né une raquette à la main. « Sur son trotteur, il se baladait avec une raquette de tennis qui était bien plus grande que lui » se souvient la maman, Fabienne Gaston. Dans la maison familiale, le frère Anthony, de neuf ans son aîné, s’est vite passionné pour le tennis. Les parents s’investissent dans le club et le papa devient président du TC Fonsorbes. Chez les Gaston, on ne compte plus les débris dans la maison. Le salon devient un court central et voit s’affronter les deux frères. « Ils s’entendent très bien » reconnaît d’ailleurs fièrement la maman .La balle jaune, c’est une affaire de famille.

 

A huit ans, Hugo Gaston brille sur la terre battue de Menton. « Dès son plus jeune âge, il voyait tout avant tout le monde » se souvient son entraîneur de toujours Marc Barbier

Hugo n’a que six ans mais Marc Barbier repère déjà des qualités hors du commun. « Je voyais beaucoup d’enfants avec des aptitudes intéressantes mais avec Hugo,  je décelais autre chose. Il voyait le jeu avant et plus vite que tout le monde et il ne se lassait jamais de jouer » confie celui qui est actuellement encore son entraîneur. Hugo passe son enfance à regarder du sport sur le canapé du salon familial et à arpenter les courts du TC Fonsorbes toute la journée pendant les vacances scolaires. « Marc Barbier met en place une stratégie dès ses six ans. Un pari car « à cet âge là, on est sûr de rien » reconnaît avec lucidité le coach fédéral. Hugo perfectionne son jeu, fait de son revers un point fort, travaille très dur. A treize ans, il intègre le pôle France de Poitiers. En pleine adolescence, il quitte sa ville, la famille, son entraîneur de toujours et ses amis.

 


A l’adolescence, le changement, c’est maintenant. A treize ans, Hugo quitte son sud-ouest natal pour intégrer le pôle France de Poitiers
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Fabienne admet que le départ fut difficile pour elle. Une maman rechigne toujours à s’éloigner de ses enfants. Pourtant, après deux ans à Poitiers et deux ans à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (l’INSEP), Hugo retourne dans sa ville natale à cause de la nouvelle politique fédérale. Les pôles France ferment leurs portes. Hugo retrouve ses parents et son coach. « Paradoxalement, c’était surprenant voire même inquiétant » avoue Fabienne. « Il avait trouvé un équilibre qui lui allait très bien et il fallait tout réorganiser ». Marc Barbier estime qu’il «  y a eu un super boulot là-bas. L’encadrement était parfait. J’ai quitté un adolescent de treize ans et j’ai retrouvé un jeune adulte qui avait acquis plein d’expérience ».

Rencontrer Nadal

Cette saison, Hugo s’est offert un premier tournoi du Grand Chelem junior à l’Open d’Australie. C’était en double. Le n°4 mondial de sa catégorie souhaite atteindre la plus haute marche du podium et glaner un titre du Grand Chelem. « J’aimerais aussi bénéficier d’une wild card pour disputer les qualifications de Roland-Garros senior. Surtout, j’espère intégrer le circuit ATP 2019 ». Le jeune homme est déterminé. Il souhaiterait affronter son idole Rafael Nadal. « Mon coach préférerait que je joue contre Federer, son modèle à lui. C’est un petit jeu qu’on a entre nous » plaisante le 1152ème mondial. Il se verrait bien défendre les couleurs de l’équipe de France en Coupe Davis quelle que soit la nouvelle mouture. « J’adore jouer en équipe et être à fond derrière les copains ». Marc Barbier abonde dans ce sens : « Il a un vrai amour pour les épreuves collectives » .

 

Le 26 janvier dernier, en compagnie de Clément Tabur, il n’a mis que quarante-et-une minutes de jeu pour remporter son premier titre du Grand Chelem. C’était à l’Open d’Australie en finale du double juniors.

Hugo ne manque, d’ailleurs, jamais à l’autre bout de la planète de regarder le Stade Toulousain en streaming. Le jeune adulte parcourt le monde en s’alignant sur le circuit secondaire. Antalya, Faro, Cascais aujourd’hui. Les tournois du Grand Chelem,Indian Wells, Miami demain. Le successeur de Yannick Noah est peut-être enfin arrivé. Mais Hugo garde la tête froide. Il tempère : « Le plus dur va commencer .» Mais après le « Saga Africa », le court Philippe-Chatrier risque de se familiariser dans quelques années avec le… « Se Canto » toulousain.

Julien Parcinski

 

Hugo Gaston
Date de naissance : 26 septembre 2000 (17 ans)
Taille : 1 m 91
Point fort : le coup droit
classement : n° 4 juniors, n°1154 ATP
fan du Toulouse Football club, Stade Toulousain, Nadal et la Coupe Davis

 

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