Yannick Noah : « Quand j’ai vu le début de match, c’est comme ça que je le rêvais ! »

Le capitaine de l’équipe de France était plus que satisfait à l’issue du double remporté par ses joueurs. Mais il reste pleinement concentré. Et sait que la journée de dimanche sera primordiale. Et pour cause, les Bleus mènent 2-1 face aux Belges. Mais la quatrième rencontre de cette finale opposera deux joueurs de rang mondial : Jo-Wilfried Tsonga (15ème) et David Goffin (7ème). 

La décision de faire jouer Richard Gasquet avec Pierre-Hugues Herbert a-t-elle été difficile à prendre ?

« C’était une décision difficile parce que beaucoup de gens à l’extérieur n’avaient pas la même vision que nous. C’est vrai que c’est beaucoup plus simple de prendre la décision politiquement correcte et de perdre avec les honneurs mais des fois il faut prendre des décisions difficiles et celle-là l’était pour plusieurs raisons. Mais pour moi, personnellement c’est bien qu’ils aient gagné ce match, ça aurait été chaud pour ma gueule sinon (rires) ! »

Comment en êtes-vous venu à choisir cette paire ? 

« Dans un premier temps Pierre-Hugues (Herbert) n’était pas bien car il était blessé en fin de semaine dernière. Il est passé de titulaire à remplaçant et ensuite il a une réaction fantastique pour me prouver que j’avais tort ! La décision, j’ai dû la prendre mardi. Richard (Gasquet) montait en régime pendant le stage et on avait une vision avec sa qualité de retour incroyable. Il a montré une telle envie que du coup je me disais qu’avec Pierre-Hugues (Herbert) ils pouvaient être techniquement complémentaires. Ils se sont bien entraidés et leurs deux jeux se marient très bien, avec Richard très bon en fond de court et Pierre-Hugues très bon à la volée. Quand j’ai vu le début de match, c’est comme ça que je le rêvais ! »

À la veille d’un match déterminant, comment sentez-vous Jo-Wilfried Tsonga ? Il y a trois ans en finale, il s’était écroulé…

« Malgré le fait qu’on ait joué en demi-finale, malgré le match d’hier qui était d’un très bon niveau de Coupe Davis, les gens gardent le souvenir d’il y a trois ans. Entre temps, on a eu pas mal d’aventures, on arrive à un moment où Jo (Tsonga) est vraiment bien. Demain le match entre les deux numéros 1 sera énorme ! Quand il y pense, il se voit gagner le match, il ne pense pas au match d’il y a trois ans (…). Il est dans son truc, et quand je n’ai pas grand chose à dire, c’est bon signe.

En cas de cinquième match, savez-vous déjà quel joueur aura votre confiance ?

Je suis toujours stressé à propos des règles. J’ai jusqu’à une heure avant le match je crois, je déciderai au dernier moment. Comme ça, ça me laisse le temps de réfléchir. (Des gens lui précisent qu’il aura jusqu’à un quart d’heure après le quatrième match). Ah j’ai jusqu’à un quart d’heure ? Eh bien ça me laisse encore plus de temps (rires) !

Propos recueillis par Roxanne Lacuska et Arthur Pineau
Photo : Hugo Hay