Gêné par une blessure à l’épaule depuis le début de la saison, Sean Cuenin n’a pas eu les moyens de confirmer sa belle saison dernière. Le confinement promulgué par le gouvernement et le report des tournois imposé par la fédération internationale de tennis semblent paradoxalement être une aubaine pour le jeune tennisman.
Et si la crise du coronavirus faisait un heureux ? Pour Sean Cuenin en tout cas, le confinement mis en place par le gouvernement français il y a bientôt un mois, tombe à pic. Son début 2019-2020 n’a pas été celui qu’il imaginait. 4 matchs joués. 3 défaites. Un bilan terne, bien loin des 72 % de victoires qu’il affichait lors de l’exercice précédent (28 victoires en 39 matches). Gêné par une blessure à l’épaule droite et déboussolé par un changement d’entraîneur, Sean Cuenin n’a jamais été dans les meilleures dispositions pour s’exprimer cette saison. « Je n’ai pas beaucoup joué, pas beaucoup gagné. Avec ma blessure et mon changement de coach, c’était brouillon dans ma tête. Je n’arrivais pas à me concentrer sur mes matches et mon jeu, confie le tennisman de 16 ans. Je m’entraînais avec le même coach depuis deux ans. Ça s’est bien passé, mais il était temps de tourner la page. » Celui qui ne se fixe jamais d’objectif de résultat « pour ne pas se mettre de pression », profite désormais du confinement pour parfaire sa préparation physique. Une nouvelle saison avant l’heure.
« Voir ma famille, ça me remonte le moral »
Sean Cuenin est rentré chez lui, à Toulon, depuis trois semaines. Confiné avec sa famille, il vit un moment inédit de sa jeune carrière : « Je suis parti à l’âge de 12 ans à Poitiers où j’ai passé deux ans avant d’intégrer le centre (ndlr : Centre National d’Entrainement de la FFT). Du coup, je ne rentrais chez moi que pour les vacances. Aujourd’hui, ça me fait vraiment du bien de voir ma famille, ça me remonte le moral », admet-il. Un bien-être psychologique, mais surtout physique. Avec le confinement, le champion d’Europe U14 (2018) à tout le temps de récupérer de sa blessure à l’épaule qu’il traîne depuis plusieurs mois. Gainage et course à pied rythment aujourd’hui sa vie, même s’il ne cache pas que « s’entraîner est devenu compliqué. Les clubs sont fermés et je n’ai pas de court à disposition, donc je m’organise comme je peux ».
En attendant Roland…
Le circuit mondial est arrêté jusqu’au 13 juillet, Roland-Garros est reporté en septembre prochain et le Français avance dans le flou. Pourtant, à l’autre bout du fil, le Toulonnais ne semble pas inquiet : « Que tout soit arrêté jusqu’au 13 juillet, c’est un mal pour un bien, car ça me laisse le temps de guérir mon bras pour mieux reprendre. » En point de mire, il y a quand même la quinzaine parisienne sur terre battue, sa « surface préférée ». Pour y participer, Sean Cuenin va devoir engranger des points le plus rapidement possible. Les annulations massives de tournois s’annoncent comme des obstacles, mais Sean Cuenin garde le moral : « Si j’ai le classement pour, je vais y participer sinon je demanderai une wild-card (invitation) à la Fédération. Après, il faut que je sois en forme, que mon bras ne me fasse plus mal. Si tout va bien physiquement, je ne vois pas pourquoi je ne jouerais pas. »
En attendant un retour sur la terre ocre de ses exploits, Sean Cuenin prend son mal en patience sous le soleil toulonnais. Une patience qui le mènera peut-être à son rêve de « gagner des grands chelems ».
Jules Forêt
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