Le physique, une alchimie complexe

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Endurance, puissance et précision, le tennis est un sport où l’effort est au centre de la performance. Pour réussir, être un tennisman de haut-niveau ne suffit plus, il faut être un athlète complet. De l’open d’Australie au Masters, une saison s’étend sur 46 semaines de tournois, réparties sur les cinq continents. Un enchaînement de matchs qui demande un travail énorme. Et si le tennis était le sport le plus dur au Monde ? Paul Quetin et Christophe Ceccaldi, préparateur physique et kiné de la fédération nous révèlent les clés qui permettent aux Français de briller sur la scène mondiale.

En janvier à Sydney, en mai à Paris ou en septembre à New-York, les efforts des joueurs de tennis impressionnent. Ces sportifs enchaînent courses, frappes et services des heures durant, parfois dans des conditions météo exigeantes. L’issue d’une rencontre se joue sur des détails. Depuis une vingtaine d’années, la condition physique en est un des plus importants. Et s’ils sont deux à jouer sur le terrain, la réussite dépend de plus en plus du travail d’équipe abattu en coulisses. Kiné et préparateur physique sont en première ligne. « Il n’y a pas de recette magique pour permettre à un joueur d’être parfait physiquement. C’est une alchimie complexe à trouver entre la fraîcheur et la construction. C’est une habitude à prendre. Ca se construit sur le long-terme. » avoue le préparateur physique de la fédération française, Paul Quetin. Sans recette magique, il reste une solution pour une préparation optimale : l’anticipation. Un moment où le kiné entre en jeu. « Il faut travailler l’équilibre musculaire pour protéger les articulations. Ca passe par un travail progressif pour adapter l’athlète au changement de surface. » analyse Christophe Ceccaldi.

Tout le monde n’est pas égal

Le travail est la clé de la réussite. Si Andy Murray est aujourd’hui numéro un mondial, il le doit au dur labeur qu’il abat tout au long de l’année. C’est une machine précise à mettre en place. Chaque rouage doit être huilé à la perfection. « Il a bien bossé. Il est devenu impressionnant. Aujourd’hui, c’est le joueur le plus puissant du circuit. Vitesse, puissance, souplesse : son physique est très intéressant. » acquiesce Paulo. Ce dernier est d’ailleurs bien placé pour nous parler des icônes de ce sport. Il vit un grand nombre de tournois de l’intérieur. Et pour lui, il faut se méfier des constats trop rapides. « C’est vrai que Nadal est massif, mais Verdasco ou Tsonga sont plus costauds. » Pour arriver à un tel volume, un seul moyen : la répétition d’exercices. Encore et toujours. Tennis, physique ou les deux ensemble. C’est la seule solution pour décrocher le Graal. Mais tout le travail du monde ne suffira pas forcément. Certains athlètes ne partent pas de la même ligne de départ. « Quand on regarde les meilleurs joueurs, un profil-type se dégage. Les joueurs font 1m85/90. Les plus grands se blessent facilement. Les plus petits dépensent plus d’énergie, pour un même résultat. » analyse le dynamique quinquagénaire. Une inégalité qui se constate aussi quand les blessures arrivent. Le moment où le kiné entre en scène.

« On doit aider les joueurs à être à 100% pour faire leur métier »

Christophe Ceccaldi est celui de la Fédération française. C’est lui qui intervient sur les joueurs français au centre national d’entraînement ou sur les tournois. Il passe son quotidien à travailler avec la santé de nos athlètes fétiches. « 70% des actes aident à la récupération. On utilise un éventail de techniques pour aider les joueurs à faire leur métier au maximum de leur capacité. » concède t-il. Le reste ? Diminuer la douleur et s’occuper des petits bobos. Malgré un sport de plus en plus physique, les blessures ne seraient pas plus nombreuses. « Les joueurs sont de plus en plus préparés. Ils sont intelligents et sollicitent des structures, notamment fédérales, qui les accompagnent. Ils sont mieux préparés et cela compense la hausse du niveau physique. Au final, les pathologies n’augmentent pas. » Seules les blessures liées à la sur-utilisation persistent. Mais pour les éviter, il faudrait renoncer à être un champion …

 

Et si on pouvait construire le joueur physiquement parfait pour régner sur le tennis mondial ? Nous avons posé la question à Paul Quetin. Voici son joueur idéal : 

La souplesse de Novak Djokovic.

Le haut du corps d’Andy Murray.

Le bas du corps de Roger Federer.

L’endurance de Novak Djokovic.

 

 

Nicolas Kohlhuber

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