Champion d’Europe à 14 ans, Clément Kubiak se bat aujourd’hui pour faire partie des cent meilleurs jeunes joueurs de tennis au monde. Sans faire de bruit, avec toute la timidité qui le caractérise.
Son objectif ? Devenir un joueur de tennis professionnel, puisqu’il prend du plaisir sur le court. Bon, d’accord, il aimerait aussi devenir le deuxième Français, après Yannick Noah, à remporter Roland Garros. Mais pour obtenir cette confidence, il faut gratter un peu. Clément Kubiak n’est pas du genre à trop se livrer. Même avec Brice Liaud, son entraineur depuis deux ans, « au début on était un peu dans le monologue », confie ce dernier.
Arrivé au Pôle France de Poitiers en janvier 2019, Clément Kubiak se distingue d’abord par sa discrétion. Presque renfermé sur lui-même, il se frustre au beau milieu de matchs et ne livre que par bribes son ressenti. Heureusement, les choses ont changé. « Ses retours sont très importants, il a eu un déclic sur ce sujet », avance Brice Liaud. Une évolution qui trouve son origine dans l’exigence du coach sur un point : l’attitude. Celle du jeune homme est désormais exemplaire : « Avant, je lâchais mes matchs, je ne me battais pas quand c’était plus dur. Bruce m’a beaucoup apporté à ce niveau, je prends plaisir à jouer quand c’est compliqué maintenant. »
Se fondre dans le collectif
Un plaisir décuplé quand il ne se bat pas que pour lui. Avec l’équipe de France U14, il remporte en 2019 son plus beau trophée : le titre de champion d’Europe. « Ce n’est pas donné à tout le monde de jouer pour l’équipe de France », savoure-t-il. Dans ce contexte, le jeune Francilien, originaire du Val-de-Marne, s’épanouit. « L’ambiance est différente. Sur le court, on peut communiquer, faire mieux jouer l’autre, alors qu’en simple on est face à soi-même. » Une analyse que partage Brice Liaud : « Je pense que la présence du capitaine peut le rassurer. Il aime aussi être associé à un copain. »
D’ailleurs, Clément s’investit dans la vie du Pôle de Poitiers, accueille volontiers les jeunes. Généreux et au service du groupe, il « n’est pas jaloux quand un autre gagne, il est concentré sur son propre chemin », souligne son entraîneur. Néanmoins, même si le double lui plaît, Clément l’assure : il préfère jouer en simple, sur terre battue tant qu’à faire.
« Zverev en plus petit »
Là, il peut développer son jeu de service, son atout majeur. Et comme il présente un physique plutôt longiligne, la comparaison tombe très vite : « C’est Zverev en plus petit », sourit Brice Liaud. Lucide, Clément s’appuie sur ce modèle. « J’essaie de prendre exemple sur ses intentions de jeu après le service, sa volonté de jouer vers l’avant. » Le parallèle avec celui qui, à son âge, était déjà numéro 1 mondial chez les jeunes, pourrait être étourdissant.
Mais Clément Kubiak trace son propre chemin, se préoccupe plus d’améliorer son coup droit que son classement. Et assure être « un adolescent comme les autres », qui aime la musique et passer du temps avec ses amis. Rien d’extravagant en somme. La jeune graine pousse en toute discrétion.
Xavier Regnier
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