À bientôt 17 ans (juillet 2020), la jeune membre du centre national d’entraînement de la FFT (Fédération Française de tennis), poursuit sa progression tout en restant fidèle à ses principes : aller vers l’avant et partager sa bonne humeur.
« J’aime faire le show. », Anaëlle Leclercq avoue « ne pas jouer pas comme toutes les filles », mais « un peu comme un mec » selon Julie Coin, son entraîneure. À l’heure où le tennis mondial s’aseptise et les échanges de fond de court sont la norme, la jeune joueuse présente un profil différent. « Je suis plutôt offensive, admet la Saint-Amandinoise (Cher). C’est comme ça que je me fais plaisir. Si je passe mon match derrière ma ligne de fond je n’en prends pas. » Une attitude qui souvent, est aussi partagée en tribunes : « Quand je m’amuse sur le court, ça se voit sur le visage des gens. » Si certains sportifs peuvent avoir deux personnalités : l’une en compétition, l’autre dans la vie quotidienne, Anaëlle Leclercq, reste elle-même. « Elle met pas mal d’ambiance dans le groupe. Quand elle n’est pas là, ça se ressent. Parfois pour se concentrer, c’est un peu plus compliqué », sourit Julie Coin. « Dans la vie, j’aime bien donner le sourire aux gens, faire rire mes amis. Je suis comme ça depuis toute petite », précise Anaëlle Leclercq.
» Anaëlle est une fille entière qui se livre… »
Julie Coin
Une facile propension à la rigolade qui peut cacher autre chose : « Souvent quand les gens rigolent, c’est qu’il y a peut-être quelque chose derrière, concède-t-elle. Chez moi ça peut cacher un certain stress. Dans ces moments-là, je vais encore plus rigoler, j’extériorise beaucoup. » Cette manière d’être, son entraîneure a appris à la découvrir : « Quand elle est stressée, elle le dit. C’est plus facile pour l’aider. Maintenant qu’on la connaît on sait faire la différence entre les moments où elle rigole et ceux où elle est plus anxieuse. »
Changement et continuité
Une anxiété qui aurait pu s’accroître ces derniers mois. Mais le changement d’entraîneure survenu à l’intersaison n’a pas longtemps perturbé sa sensibilité. Out Norbert Palmier. In Julie Coin. Même si les changements sont là, Anaëlle Leclercq préfère positiver : « J’étais assez proche de Norbert. J’ai perdu un appui, mais il m’en restait un précieux avec Noëlle Van Lottum. Ça s’est plutôt fait en douceur. » Sans la changer, Julie Coin lui apporte autre chose. « Julie, c’est une fille donc elle comprend mieux certaines choses. En plus c’est une ancienne joueuse. Elle te donne les petits détails qui comptent. Toutes les deux m’aident à améliorer mes coups. » « Il y a eu un petit temps d’adaptation, confie Julie Coin. Mais Anaëlle est une jeune fille entière qui se livre donc ça s’est bien passé. »
De toutes manières, difficile de changer la nature d’une athlète : « Mes entraîneurs n’ont jamais tenté de modifier mon jeu. Ils essayent de me donner confiance pour que j’aille vers l’avant, que je m’améliore mon niveau mental et tennistique. »
Puissance et finesse
Plus que dans les autres sports, le mental est primordial dans cette discipline individuelle où vous ne pouvez compter que sur vous même. Au moindre tremblement, au moindre écart, c’est la faute. « Parfois avec le stress elle reste sur la défensive alors on l’aide à garder confiance. Car elle a un gros service et une bonne volée », détaille Julie Coin. Des qualités qui permettent à cette joueuse athlétique (1 m 78) de mettre la pression sur l’adversaire : « Je suis assez puissante, quand je monte avec mon coup droit j’arrive à mettre les filles à bonne distance. » Un physique avantageux donc, combiné à « une bonne main ».
Résultat, la jeune espoir du tennis français est aux portes des tournois juniors du Grand Chelem : « Mon objectif est de tous les disputer. Mon classement me permet de prétendre aux qualifications, mais pour accéder au tableau principal il faut être dans les 50 premières mondiales. » Pour y arriver : atteindre la finale d’un tournoi (hors Grand Chelem) voire la gagner. Pas facile quand tous sont annulés ou reportés à cause de la pandémie de Covid-19. Pas de quoi ternir cependant, le sourire gravé sur le visage d’Anaëlle Leclercq.
Matisse Bourdelle
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