De Pouille et d’os

Lucas Pouille est tombé sur un grand David Goffin (7-5 6-3 6-1) vendredi en ouverture de la Coupe Davis à Villeneuve d’Ascq. La France est menée 1-0. Déjà le moment de s’inquiéter ? Oui et non.

Ce n’était pas le scenario rêvé. Mais le script n’est pas encore à jeter à la poubelle. Jusqu’à maintenant, la logique a plus ou moins été respectée. La Belgique vire en tête après le premier simple (1-0) de la Finale de la Coupe Davis 2017. David Goffin a disposé de Lucas Pouille (7-5, 6-3, 6-1). Au vu de la forme étincelante du Belge, finaliste du Masters la semaine dernière à Londres, son succès n’est pas une surprise.

On attendait que Lucas Pouille lance la machine. Parce que le Nordiste est devenu un membre important de l’équipe de France. Parce que le Français avait aussi remporté ses trois matches sur le circuit face au Belge. Mais il n’a jamais vraiment réussi à se lâcher, à se transcender dans un stade Pierre Mauroy rouge de Belges mais surtout bleu de Français qui ne demandaient qu’à exploser.

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« Je n’ai pas été envahi par l’enjeu », tempérait néanmoins le 18^ème joueur mondial. « C’était un moment très fort, avec la Marseillaise devant 27,000 personnes. Ça n’a pas eu d’impact sur mon niveau de jeu. J’étais lucide, mais ce n’est pas toujours facile de mettre des choses en place. Je suis bien entré dans le match mais il a simplement été meilleur que moi. »

Goffin sur un nuage

Effectivement, le problème était ailleurs. Il s’appelait David Goffin. Le Belge était injouable vendredi. Du moins en fin de match, car le début de rencontre, accroché, laissait entrevoir un vrai duel. Mais à 5-5 dans le premier set, Pouille a cédé. Et le match a pris une toute autre tournure.

«  Il y a des regrets », confirmait le Nordiste. « [Dans le premier set], je me décale en coup droit et la balle prend la bande. C’est le regret que j’ai, c’est de ne pas avoir tenu en début de troisième. Je mène 40-15 et je me fais breaker. »

Mais le protégé d’Emmanuel Planque n’a pas cherché d’excuses pour expliquer sa défaite. «  Goffin a tout bien fait : il a bien servi, il a bien retourné, il a été solide. Il a été très bon dans tous les secteurs du jeu », reconnaissait-il. « Il réalise une très belle fin de saison, il joue le tennis de sa vie. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait une mauvaise partie, il faut rester positif dans l’éventualité d’un cinquième match. » Ce sera nécessaire. Car les hommes du capitaine Yannick Noah sont déjà dos au mur.

Laurent Majurel

Photo : Grégory Monnot