Talent précoce et enfant à haut potentiel intellectuel, César Bouchelaghem, 16 ans, est entré cette année au Centre national d’entraînement à Paris. Son bac scientifique en poche, ce Savoyard d’1,71 m peaufine ses gammes en attendant son pic de croissance.
En route vers le mètre quatre-vingt-cinq ! Il n’a pas encore la taille patron, mais il a déjà programmé son cheminement vers les sommets. César Bouchelaghem a déjà tout d’un grand. Une maturité étonnante. Le phrasé travaillé. La tête sur les épaules. Le Savoyard ambitionne de tutoyer les cimes.
« Je veux devenir n°1 mondial. » L’objectif, d’abord lancé comme une boutade, est aussitôt approfondi. Pas de place pour la polémique. « C’est mon rêve, développe le natif d’Annecy. Je vise forcément très loin, avec une ambition sans limite. C’est en briguant la première place que je peux réussir à entrer dans le Top 100. L’objectif, au CNE, c’est d’y être avant mes 22 ans. »
2017, année de la confirmation
Toujours viser plus haut. Franchir palier après palier. Une première étape à Pallud, petit village à côté de la cité olympique d’Albertville, où l’aîné des Bouchelaghem a découvert le tennis. Puis tout s’est enchaîné : Grenoble, Annecy-le-Vieux et, à présent, une place au sein de l’élite française, à Paris. Entre temps, le néo-bachelier (filière Scientifique) a déjà brillé sur les courts tricolores. En 2016, César remporte à onze ans l’open international de Boulogne-Billancourt. Il rejoint au palmarès Richard Gasquet, Alizé Cornet ou encore Amélie Mauresmo.
Au Super 12 d’Auray (Morbihan), remporté avant lui par Andy Murray et Rafael Nadal, il confirme avec une nouvelle victoire. « C’est un excellent souvenir, se remémore le sociétaire d’Annecy-le-Vieux. C’est l’un des meilleurs résultats de ma carrière, un des meilleurs moments aussi ! Il y avait une ambiance de fou, des gens bienveillants… J’avais joué un étranger en finale (le Russe Gorokhov), j’étais soutenu par 3000 personnes ! » En 2017, César Bouchelaghem se hisse en seizième de finale des Petits As de Tarbes. Puis la célébrité l’attend au Longines Future Tennis Aces. « Chaque pays envoie un représentant, précise le quart-de-finaliste. J’ai rencontré André Agassi, c’était l’occasion de faire des photos sympas. J’ai même fait la couverture de Paris Match ! » Les nombreuses sollicitations n’ont pas empêché le Français de continuer à travailler.
« Je manque de viande »
Au Centre national d’entraînement, César Bouchelaghem répète inlassablement ses gammes. Il améliore sa technique, sa tactique. Le physique arrivera bientôt. « Pour l’instant, je n’en suis pas encore à mon pic de croissance. Ce devrait être dans six mois, pour atteindre 1m83-85 (une taille moyenne dans le Top 100 du circuit). Pour le moment, je rends des kilos et des centimètres à mes adversaires. Mais tout ce que je fais maintenant me servira plus tard. Je manque de « viande », de force. C’est comme si on équipait une voiture et qu’on rajoutait le moteur après. Mon jeu sera en place quand je serai suffisamment puissant. »
Cette saison, César Bouchelaghem va disputer des tournois Futures, au sein du circuit professionnel de la Fédération internationale de tennis, autour du monde. Le junior prend son mal en patience, tapant des balles avec les pros. Le mental est bien là. Le physique se fait encore attendre. Mais c’est pour bientôt.
Adonis Vesin
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.