2017, fin de règne pour le Big 4 ?

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Les retours en forme de Roger Federer et Rafael Nadal en ce début de saison cachent une vérité : de Big 4 on ne peut (presque) plus parler. Que ce soit Djokovic ou Murray, les deux peinent à rester au sommet de leur sport et les deux géants pré-cités ne seront pas éternels.


Dimanche dernier, Rafael Nadal a remporté son dixième tournoi de Monte-Carlo. Une performance unique, une de plus pour le monstre de la terre battue qu’il est. Roger Federer a quant à lui réalisé le triplé Open d’Australie – Indian Wells – Miami, alors qu’il était de retour après six mois d’absence. Là aussi, on se dit qu’il n’y avait que lui pour réussir pareil come-back. Avec eux, nous avons eu l’impression de revenir une dizaine d’années en arrière, quand « Rodger » martyrisait ses adversaires mais butait face à l’ogre majorquin au moment de la saison de terre battue.

Depuis, plus d’un a essayé de se mettre à la hauteur des deux mastodontes. Nalbandian, Del Potro, Tsonga, Ferrer… Nombreux sont ceux qui ont tenté leur chance. Jusqu’à l’explosion de Novak Djokovic en 2011 (qui avait commencé sa saison par quarante-et-une victoires d’affilée) et la lente mais sûre ascension d’Andy Murray, qui en 2013 devenait le premier Britannique à remporter le tournoi le plus prestigieux du monde, Wimbledon, depuis Fred Perry en 1936. Un véritable tournant pour lui, le propulsant véritablement sous les projecteurs, alors qu’il avait auparavant remporté les Jeux Olympiques de 2012 sur ce même gazon londonien.

Depuis plus de cinq ans, le tennis semblait donc monopolisé par ces hommes. Oui, « semblait », car la hiérarchie, même si elle reste largement à leur avantage, n’a jamais été autant discutée. Nous parlions du début d’année stratosphérique de Federer et non moins impressionnant de Nadal. Mais ces quatre excellents mois ne doivent pas cacher qu’à respectivement 35 et 30 ans, les deux plus grands joueurs du XXIème siècle se rapprochent doucement vers le crépuscule de leur carrière.

Absents lors de la deuxième partie de saison 2016, ils n’ont remporté à eux deux que deux trophées l’an dernier, les deux pour « Rafa » (Monte-Carlo et Barcelone). Federer n’avait plus remporté de Grand Chelem depuis Wimbledon 2012. Nadal reste sur deux échecs successifs à Roland-Garros, une contre-performance inédite pour lui qui avait gagné neuf Coupe des Mousquetaires de 2005 à 2014, avec pour seule défaite ce huitième de finale contre Robin Soderling en 2009.

Ils ne sont plus seuls au monde

De nouvelles têtes sont également apparues. Stanislas Wawrinka a profité des moments de flottement de Federer ces dernières saisons pour glaner plusieurs titres en Grand Chelem (Open d’Australie 2014, Roland-Garros 2015 et US Open 2016) et ainsi se défaire de l’ombre que lui a fait pendant toute sa première partie de carrière l’homme aux dix-huit trophées du Grand Chelem.

On pense également à des Marin Cilic, Nick Kyrgios, Lucas Pouille. Des joueurs de l’ancienne génération, des petits nouveaux qui poussent, face à des colosses que l’on pourrait qualifier « aux pieds d’argile ». Novak Djokovic avait fait couler beaucoup d’encre l’année dernière en montrant une certaine lassitude après avoir décroché son premier Roland-Garros (devenant le quatrième joueur de l’ère Open à remporter les quatre titres du GC, après Agassi en 1999, Federer en 2009 et Nadal en 2010). Le Serbe avait déclaré ceci : « Depuis que j’ai gagné à Paris, je ne prends plus vraiment beaucoup de plaisir sur le court que ce soit en match ou à l’entraînement. J’ai un palmarès incroyable, mais maintenant c’est à moi de définir réellement mes buts et mes objectifs pour la suite de ma carrière. » Des paroles ambiguës qui ont trouvé un écho sur le terrain, où le numéro un mondial s’est effondré en seconde partie de saison, jusqu’à y laisser son trône à la toute fin, lors du Masters. Un trône récupéré par Murray, auteur à contrario de performances époustouflantes de juin à novembre.

Mais en 2017, l’Écossais semble peu à l’aise avec son nouvel habit de numéro un du classement ATP. Peu brillant, il demeure au sommet du ranking, mais seulement car son dauphin, Djokovic, n’est pas plus reluisant en ce début d’année. Au 24 avril, 3605 points séparaient Murray (11690) de Djoko (8085). Wawrinka est en embuscade, même s’il reste à une distance respectable (5695). Federer et Nadal complètent le Top 5. À la vue du classement, on pourrait donc penser que, hormis Wawrinka, tout le monde est à sa place, avec les deux « jeunes » devançant les deux « vieux », un retournement de situation attendu depuis de nombreuses années.

Mais, après Monte-Carlo, et à moins d’un mois de Roland-Garros, il serait donc trompeur de se fier au ranking. Murray et Djokovic ont été éliminés respectivement en huitièmes et en quarts la semaine dernière. On ne peut pas dire qu’ils respirent la confiance à l’heure de fouler l’ocre parisien. Roger Federer, après ses trois mois homériques, a décidé de faire l’impasse sur la saison de terre battue, et on ne sait pas à l’heure actuelle s’il sera de la partie Porte d’Auteuil. Ne reste donc que Nadal, qui a confirmé son retour en grâce à la faveur de sa victoire dimanche. Mais il n’en sera pas ultra-favori pour autant, car la chasse au Big 4, en 2017, est plus ouverte que jamais.

Nicolas ASLAN

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