De prime abord, la jeune espoir du tennis français peut paraître timide et réservée. Mais ne vous y trompez pas : Giulia Morlet brise vite la carapace pour laisser transparaître sa douceur et sa joie de vivre. A 16 ans, cette jeune fille à la carrière prometteuse rêve de Grand Chelem.
Baignée dans le tennis depuis sa plus tendre enfance grâce à une famille sportive, « Giu »fait ses premiers pas sur un court à l’âge de 4 ans. À l’heure où certains enfants prennent le goûter devant un dessin animé, Giulia Morlet enfile ses baskets, un kimono… et apprend à manier une raquette. « J’ai commencé le judo en même temps que le tennis.» Elle laisse le kimono de côté et se concentre sur son sport de prédilection.
La jeune fille apprend le tennis en regardant son frère de six ans son aîné le pratiquer. « Au début je l’accompagnais à ses tournois. Et en le regardant jouer, ça m’a donné envie de m’y mettre aussi. Et j’étais un peu douée alors ça m’a aidée. » Giulia s’inscrit alors dans un club, celui du Stade Français Tennis, à Saint-Cloud, à cinq minutes de chez elle.
« Mon père a demandé si l’on pouvait m’accueillir au CNE pour me donner un entraîneur. Je suis restée ici depuis.»
Suite à un changement d’entraîneur il y a deux ans, le père de la Parisienne demande au Centre National d’Entraînement de tennis si sa fille ne peut pas continuer à s’exercer dans ces locaux flambant neufs. « Mon père a demandé si on pouvait m’accueillir ici pour me donner un entraîneur. Hugo Lecoq avait une joueuse blessée, du coup il m’a pris le temps qu’elle se remette de sa blessure et je suis restée ici depuis. »
Des cours aux courts
Depuis le CM2, Giulia Morlet suit un cursus scolaire dédié aux sportifs de haut-niveau. D’abord inscrite dans un collège classique, elle va en cours le matin et s’entraîne l’après-midi. Mais depuis cette année et son entrée au lycée, elle suit un nouveau système via le réseau social Skype. « On a des horaires de cours classiques. Mais si on a des entraînements pendant les cours, les profs s’enregistrent eux-mêmes et après on peut regarder les cours. » Un format qui lui permet de mettre l’accent sur sa passion, et de s’entraîner sans laisser sa scolarité de côté.
Si pour le moment elle hésite quant à l’orientation qu’elle souhaite prendre l’an prochain, l’objectif de « Giu » reste clair : le tennis avant tout.
Il faut dire que la jeune fille ne manque pas d’ambition. Son but : atteindre le top 10 du classement WTA. Son rêve ultime, remporter un Grand Chelem.
« Si je pouvais gagner Roland Garros ça serait le top ! Ici à la maison en plus, à cinq minutes de chez moi… C’est vraiment à la maison. » Pour cela, la jeune fille travaille dur, et dans l’environnement le plus sain possible. Son train de vie est parfaitement rythmé. Tous les matins, elle se rend au CNE pour le premier entraînement de la journée. « Souvent quand on fait des bi quotidiens, on joue le matin avec d’autres filles du CNE. Mais si on fait des points, on en profite l’après-midi pour travailler au panier en individuel, pour travailler ce qui n’a pas été au matin. Ou bien on fait du renforcement musculaire. » Avant d’attaquer la seconde séance de la journée, Giulia rentre le midi manger chez elle. Et tous les soirs, après une séance de kiné, elle retrouve sa maison aux alentours de 19h/19h30. « J’ai la chance d’habiter juste à côté et de pouvoir voir mes parents tous les jours. Je pense que ça m’aide moralement de vivre près d’ici. » Ainsi, l’adolescente a une vie similaire aux filles de son âge… Ou presque.
La jeune fille voyage beaucoup pour les tournois auxquels elle participe à travers toute l’Europe. Et si elle joue encore en junior, cela ne l’empêche pas d’aborder les matches qu’elle dispute avec la même appréhension qu’une joueuse professionnelle. « Quand j’étais petite j’étais vraiment très stressée. Après on apprend à gérer un peu son stress en relativisant et tout… Mais c’est pas facile. J’ai un carnet pour me rappeler ce qu’il faut que je fasse dans mon match, mon plan de jeu. Plein de petits mots qui vont m’aider à me concentrer pendant mes matches. » Les meilleurs résultats de Giulia Morlet se font lors des matches de double, qu’elle joue aux côtés de sa partenaire Diane Parry, pensionnaire comme elle du CNE. « Je fais des meilleurs résultats en double, je suis un peu plus relâchée sûrement parce que la pression est divisée par deux. Je joue un peu mieux en double, j’ai déjà gagné quelques tournois en doubles. »
Mais ses objectifs Giulia compte bien les atteindre en individuelle. Pour un jour, faire partie des meilleures joueuses de tennis au monde.
Roxanne LACUSKA
Service – volée
Pour apprendre à mieux la connaître, Giulia Morlet s’est prêtée au jeu du portrait chinois.
Si tu étais…
Un film – « J’adore le Grand Bleu, j’aime bien la mer ça parle de dauphin de la complicité que l’homme a avec l’animal. C’est un peu long comme film mais j’adore ! »
Un animal – « J’aime bien les chiens, mais je pense que je préfèrerais être un chat. C’est plus libre, on l’embête moins. »
Joueur de tennis – « Moi-même ! (rires) »
Un endroit – « J’ai pas mal voyagé avec le tennis mais j’ai pas le temps de visiter avec les compétitions, on fait hôtel, court de tennis, hôtel. Donc je dirais Palma de Majorque. C’est sauvage, les gens sont hyper sympas, accueillants, et je trouve ça hyper beau. »
Un sport – « Le ping-pong j’adore ça ! C’est encore un sport de raquette mais c’est pas le même format que le tennis ! »
Une personnalité – « L’actrice Scarlett Johanson, elle joue vraiment bien. »
Un plat – « Du riz cantonnais direct ! Je peux en manger matin midi soir j’adore ça, ça me manque en tournoi ! »
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